PSA est dans la tourmente depuis de nombreux mois. Les plans sociaux font la une de l’actualité, signe que la situation financière du constructeur automobile est précaire. Parmi les problèmes économiques rencontrés, il y a la question du statut d’un coup de pouce étatique.
La situation de PSA en France
En France, PSA connaît une chute de l’activité. Avec la crise, les voitures neuves se vendent moins bien. Ainsi, le groupe a accusé une perte nette de 5.01 milliards d’euros en 2019. L’une des conséquences majeures de cette situation, c’est un plan social qui commande la disparition de 11 200 postes en France de 2018 à 2019. Un véritable drame économique et social !
Pour garder la tête hors de l’eau, le groupe a recours à d’autres moyens. Ainsi, l’année dernière, l’Etat a accordé une garantie de 7 milliards d’euros sur trois ans à la Banque PSA Finance. Grâce à elle, l’organisme de crédit peut continuer son activité et notamment lever de l’argent sur les marchés de capitaux, ses principales sources de financement. Toutefois, Bruxelles ne voit pas cette garantie d’un très bon œil. Elle étudie en ce moment son statut et pourrait la requalifier en aide publique. Dans cette hypothèse, l’aide aurait faussé le jeu de la concurrence et PSA pourrait devoir mettre en place des mesures compensatoires. Financièrement lourdes, celles-ci pourraient conduire à un durcissement du plan social. Une voie que PSA chercherait à éviter
Une voie de sortie : la vente de la filiale crédit auto
La future décision de Bruxelles constitue une véritable épée de Damoclès au-dessus de la Banque PSA Finance. Pour résoudre ce nouveau problème avant qu’il ne dégénère, PSA envisage de céder sa filiale crédit à la banque espagnole Santander. Le groupe a engagé des « discussions préliminaires » en vue d’une cession de 50 % du capital ou de la fusion d’actifs.
« Eliminer la dépendance (de PSA Peugeot Citroën) à l’égard de la garantie accordée l’an dernier à Banque PSA Finance par l’Etat français », explique le Wall Street Journal.
Pour mémoire, la Banque PSA Finance a pour objectif de proposer des crédits auto aux acquéreurs de voitures Peugeot et Citroën. Elle commercialise également un livret d’épargne : Distingo. Cette filiale est en bonne santé financière, elle a dégagé un bénéfice net de 293 millions d’euros en 2019. Un rapprochement avec Santander serait naturel puisque les deux banques travaillent déjà ensemble au Brésil. De plus, Santander a une bonne connaissance du marché français puisque l’organisme de crédit avait essayé de s’y implanter il y a quelques années.